Le 1er octobre 2024 marque une nouvelle étape dans la régulation du trafic parisien avec une baisse de la vitesse maximale autorisée à 50 km/h sur une portion de 12 kilomètres du boulevard périphérique. Cette réduction devrait ensuite s’étendre à l’ensemble des 35 kilomètres de cet axe dès le 10 octobre. Toutefois, cette mesure, initiée par la Mairie de Paris, suscite de vives contestations.
L’association “40 millions d’automobilistes”, qui regroupe des défenseurs des automobilistes en France, a réagi en annonçant la création du Comité Indépendant d’Évaluation du 50 km/h (CIE 50). Ce comité, présidé par Jean-Luc Michaud, inspecteur général honoraire du Développement durable, aura pour mission de vérifier les effets réels de cette réduction de vitesse.
Des décisions sans concertation
La décision de réduire la vitesse sur le périphérique parisien a été prise sans concertation avec les principaux acteurs concernés. Ni le gouvernement, ni le préfet de police de Paris n’ont été consultés, et aucune étude d’impact n’a été menée en amont de l’annonce.
Le président de “40 millions d’automobilistes”, Philippe Nozière, critique vivement cette approche unilatérale. Il déplore l’absence d’études concernant le report de trafic, l’impact sur la pollution ou encore les répercussions économiques.
Évaluer l’impact écologique et économique
Le CIE 50 entend pallier ce manque d’évaluation en produisant des études concrètes, notamment sur les impacts écologiques et économiques. Une des premières actions du comité sera de publier une étude d’impact économique sur la mesure. Le but est de comprendre les conséquences financières pour les automobilistes et les entreprises qui dépendent du périphérique.
Un doute sur l’impact environnemental
La Mairie de Paris justifie cette baisse de vitesse par des arguments écologiques. Cependant, selon des études menées par le CEREMA et l’ADEME, réduire la vitesse sous les 70 km/h pourrait, au contraire, augmenter la pollution. Ces études montrent qu’en dessous de cette vitesse, les émissions de particules fines et d’oxydes d’azote augmentent.
Le CIE 50 s’appuiera sur des résultats concrets, comme ceux obtenus sur la rocade de Rennes, où une réduction similaire de la vitesse a échoué à améliorer la qualité de l’air. Cette contradiction soulève des questions sur la validité des prévisions avancées par la Mairie de Paris.
Un comité pour garantir l’objectivité
Le CIE 50 a pour objectif de fournir une évaluation complète et impartiale de la réduction de la vitesse sur le périphérique parisien. Ses missions se concentreront sur l’étude des effets de cette mesure en termes de sécurité routière, de pollution, de trafic et des conséquences économiques pour les automobilistes et les entreprises.
Pour garantir la crédibilité des évaluations, le comité s’entourera d’experts de renommée internationale, notamment le Professeur Rémy Prudhomme, spécialiste des transports et ancien enseignant à Harvard.
En résumé :
Face à la décision de réduire la vitesse sur le périphérique parisien à 50 km/h, l’association “40 millions d’automobilistes” a lancé le CIE 50, un comité indépendant chargé d’évaluer l’impact de cette mesure. Le comité souhaite analyser objectivement ses effets sur la pollution, la sécurité et l’économie, dans un contexte où aucune étude préalable n’a été réalisée par la Ville de Paris.