Xiaomi, largement connu pour ses smartphones et produits électroniques, a fait un pari audacieux en se lançant dans l’industrie des véhicules électriques (VE). Cependant, cette diversification s’avère coûteuse. Lors du deuxième trimestre 2024, Xiaomi a enregistré des pertes de 252 millions de dollars, soit 9 200 $ par unité de son modèle Speed Ultra 7 vendu.
Des pertes malgré un succès commercial initial
Le lancement du Speed Ultra 7 en mars a suscité un engouement considérable. En seulement 24 heures, près de 90 000 précommandes ont été enregistrées, un chiffre qui aurait pu laisser présager une réussite financière pour Xiaomi. Cependant, le rapport financier non audité de l’entreprise, publié pour le trimestre clos le 30 juin, a révélé que cette première incursion dans le monde automobile a entraîné des pertes significatives.
Malgré ces défis, Xiaomi reste confiant quant à sa capacité à atteindre son objectif de 100 000 livraisons du Speed Ultra 7 d’ici novembre. Au deuxième trimestre, la société a livré 27 307 véhicules, ce qui montre une croissance soutenue mais insuffisante pour compenser les coûts de production élevés.
Un modèle économique en quête d’équilibre
Le coût de production du Speed Ultra 7, vendu à partir de 215 900 yuans (environ 30 000 $), reste un obstacle majeur à la rentabilité. Xiaomi a toujours anticipé que sa branche automobile mettrait du temps à atteindre l’équilibre. Dès avril, le PDG Lei Jun avait évoqué la vente à perte de ce modèle, sans toutefois préciser l’ampleur des pertes.
Le secteur automobile est bien connu pour ses économies d’échelle, et Xiaomi en est encore à ses débuts dans cette industrie. Avec une seule usine de production en fonctionnement, et une cadence de production doublée depuis juin pour atteindre 10 000 voitures par mois, l’entreprise mise sur l’augmentation de ses volumes de production pour réduire les coûts par véhicule.
Comparaison avec la concurrence et perspectives d’avenir
La situation de Xiaomi contraste avec celle de ses concurrents, comme BYD, qui a vendu 426 039 véhicules au cours du même trimestre. Cependant, Xiaomi n’a pas renoncé à ses ambitions. L’entreprise prévoit d’investir des « dizaines de milliards » dans le développement de sa division automobile et des technologies associées au cours des prochaines années.
Pour réduire les coûts, Xiaomi devra probablement augmenter sa production annuelle, Citibank estimant que l’entreprise pourrait atteindre la rentabilité après avoir vendu entre 300 000 et 400 000 véhicules par an. En comparaison, les analystes prévoient que Xiaomi pourrait vendre 260 000 véhicules en 2026, ce qui souligne la nécessité pour l’entreprise d’accélérer son expansion.
Une stratégie axée sur la technologie
Malgré les pertes, Xiaomi continue de se positionner comme un acteur technologique de premier plan dans le secteur des véhicules électriques. Le Speed Ultra 7 est conçu pour rivaliser avec les modèles de Tesla, avec des fonctionnalités avancées telles que l’autopilotage et un assistant intelligent basé sur l’intelligence artificielle. Xiaomi ne se contente pas de viser le marché chinois ; l’entreprise souhaite également s’imposer sur la scène internationale.
Xiaomi prévoit d’étendre sa gamme de véhicules électriques au-delà du Speed Ultra 7, bien que la société n’ait pas encore révélé quels modèles viendront compléter son catalogue. Cette expansion est cruciale pour Xiaomi, qui doit diversifier son offre pour capter une part plus importante du marché des véhicules électriques.
En résumé
Xiaomi a connu un début difficile dans l’industrie des véhicules électriques, enregistrant des pertes de 252 millions de dollars au deuxième trimestre 2024, soit 9 200 $ par Speed Ultra 7 vendu. Malgré un engouement initial fort et des ventes solides, les coûts de production élevés continuent de peser sur la rentabilité de la marque. Xiaomi reste néanmoins déterminé à développer sa division automobile, avec des investissements massifs prévus pour les années à venir. La société mise sur une augmentation des volumes de production et l’introduction de nouveaux modèles pour réduire ses coûts et devenir un acteur majeur du secteur.