L’administration Biden se penche sur une nouvelle proposition visant à interdire les véhicules chinois sur le marché américain. Bien que cette mesure ne soit pas un bannissement total, elle s’attaque aux éléments essentiels comme les composants matériels et logiciels, qu’ils soient fabriqués en Chine ou par d’autres adversaires des États-Unis tels que la Russie ou l’Iran. L’objectif principal : protéger les infrastructures sensibles des cyberattaques, particulièrement avec l’évolution des voitures connectées.
Des cyberattaques à la source des inquiétudes
Les préoccupations de sécurité sont principalement axées sur les risques d’espionnage et de manipulation des données collectées par les systèmes embarqués dans les véhicules. Les modèles modernes de voitures, souvent dotés de logiciels complexes et de connexions Wi-Fi, pourraient devenir des cibles pour des attaques potentielles. En mai dernier, une enquête a révélé des cyberattaques menées par un groupe soutenu par la Chine, Volt Typhoon, visant des infrastructures américaines. Ces attaques ont mis en lumière la vulnérabilité des systèmes technologiques critiques.
Le gouvernement américain craint que ces systèmes, s’ils sont intégrés aux véhicules circulant sur les routes, ne compromettent les infrastructures américaines à long terme. Avec une durée de vie pouvant aller de 10 à 15 ans pour les voitures, les risques d’espionnage ou de sabotage augmentent considérablement, selon le rapport.
Un calendrier strict pour les fabricants
La proposition de l’administration Biden pourrait entrer en vigueur dès 2027 pour les logiciels et en 2030 pour les composants matériels, ou avant si un modèle n’a pas d’année traditionnelle. Les interdictions concernent principalement les voitures destinées aux routes publiques, excluant les véhicules utilisés dans l’agriculture ou l’industrie minière.
Ces mesures affecteraient directement les véhicules importés ou construits en Chine, comme le Buick Envision ou le Lincoln Nautilus. Bien que des exemptions spécifiques puissent être accordées, leur conformité aux nouvelles règles imposerait une lourdeur administrative supplémentaire pour les constructeurs.
L’industrie automobile en alerte
Des acteurs majeurs de l’industrie automobile, dont Ford et General Motors, sont déjà concernés par ces restrictions, avec des modèles fabriqués en Chine. L’Alliance for Automotive Innovation (AAI), qui regroupe plusieurs constructeurs mondiaux, a réagi à cette proposition en indiquant qu’elle comprenait les motivations de sécurité, mais soulignait la difficulté à trouver rapidement des alternatives pour les chaînes d’approvisionnement.
Le président de l’AAI, John Bozzella, a déclaré qu’il était irréaliste de “changer du jour au lendemain l’une des chaînes d’approvisionnement les plus complexes au monde”. Pour lui, les délais proposés, notamment pour les modèles 2027 et 2030, seraient difficiles à respecter sans perturber le marché.
Quels impacts pour les consommateurs ?
Bien que la mesure soit encore en phase de consultation publique, elle pourrait profondément changer la manière dont les véhicules sont produits et commercialisés aux États-Unis. Les fabricants devront trouver de nouveaux fournisseurs pour remplacer les composants chinois, ce qui pourrait entraîner une hausse des coûts de production et potentiellement des prix pour les consommateurs.
Les amateurs de marques comme Tesla, Ford ou GM devraient donc surveiller de près l’évolution de cette proposition, car elle pourrait impacter non seulement l’offre de véhicules mais aussi les innovations technologiques embarquées dans les futurs modèles.
En résumé :
La nouvelle proposition de l’administration Biden visant à interdire les véhicules et composants chinois sur le sol américain pourrait transformer le marché automobile. Avec des risques accrus d’espionnage via les systèmes connectés des véhicules, cette mesure est justifiée par la sécurité nationale. Cependant, elle pose des défis majeurs pour l’industrie automobile, qui devra adapter ses chaînes d’approvisionnement pour se conformer aux nouvelles normes.